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Où va l’humain?

Les process numériques et l'IA se perfectionnent  dans leurs compétences, comprendre et anticiper nos besoins, réfléchir, synthétiser et prendre des décisions dans un monde où le droit à l’erreur n’existe presque plus… 

Si l’on prend cet aspect, jusqu’à présent, le "droit à l'erreur" a été un principe essentiel dans divers domaines de la vie, notamment dans l'éducation, le travail et même la justice (voir mon dernier article). Il a permis aux individus de grandir, d'apprendre de leurs erreurs et de se perfectionner. Cependant, avec l'IA de plus en plus intégrée dans notre quotidien, les machines sont conçues pour minimiser les erreurs, voire les éliminer complètement.

Cela peut être perçu comme un avantage indéniable. L'IA par exemple pourrait permettre d’optimiser les processus, améliorer la précision et augmenter l'efficacité (laquelle et pour aller vers quoi?). 

D'un autre côté, cette évolution soulève des questions éthiques importantes. En privant les humains du droit à l'erreur, nous risquons de perdre la capacité de comprendre, d'apprendre et de développer notre propre jugement critique. Sommes nous en train de construire notre propre piège? Devenir esclaves de modèles qui n’accepteront aucune erreur? Il semble que dans certains domaines nous y sommes déjà…

Si nous faisons aveuglément confiance aux systèmes automatisés, nous risquons de négliger notre devoir de vigilance et de responsabilité. 

Il est donc essentiel de trouver un équilibre entre l'utilisation responsable de l'IA pour améliorer notre société tout en préservant le droit à l'erreur pour les êtres humains. Les réglementations et les cadres éthiques appropriés devront être développés pour guider l'intégration de l'IA dans les domaines d’activités humaines, notamment. Mais pas que…

Entrons-nous dans une nouvelle ère pour l’humanité? Celle de la philosophie, de la lutte pour la liberté de penser et du droit à l’erreur? Il va nous falloir cultiver une grande vigilance, un recul et une conscience forte sur nos relations professionnelles ou intimes avec ces systèmes, et éduquer nos enfants dès que possible, avec les outils classiques qui nous ont permis de lutter contre toute forme d’oppression ou d’esclavage: s’informer, comprendre, s’éveiller et construire des nouveaux espaces de liberté. Et comment rester ensemble aux manettes pour garantir que le numérique et l'IA restent au service de l'humanité plutôt que de la dominer? 

 

« Le 21e le siècle sera spirituel ou ne sera pas » MALRAUX